Avec l'affaire de la Société générale, nous assistons à la démonstration de l'incapacité du système purement libéral à se réguler autrement que par la catastrophe. Imaginons un instant que la Bourse, au lieu de plonger comme elle l'a fait, soit repartie à la hausse en janvier. A l'heure actuelle, Jérôme Kerviel ne serait pas mis en examen. Au vu des centaines de millions, voire des milliards, qu'il eût fait gagner à la Société générale, il y serait devenu un héros. "Un peu risquée, votre affaire, mon garçon, mais bravo. A l'avenir, tenez-nous seulement au courant." Le "trader fou" a bon dos. Certes, il a fait sauter le plafond qu'on lui avait fixé et utilisé toutes sortes de stratagèmes pour échapper aux contrôles. Mais la vérité commence à se faire jour par bribes successives : il n'en était pas à son coup d'essai. Il n'était pas seul dans son cas. Et les dirigeants connaissaient la situation depuis un certain temps. Jérôme Kerviel n'est pas un fraudeur, c'est un zélateur du système. Il a fait, à une échelle mégalomaniaque, ce pour quoi il était payé : des arbitrages, des anticipations conjoncturelles, en un mot, des spéculations. Il n'est pas fou, c'est le système qui rend fou. Si la télé servait à quelque chose, si les directions des programmes songeaient parfois à leur mission plutôt qu'à l'Audimat, on nous aurait déjà projeté le "Wall Street", d'Oliver Stone, où tout cela apparaît de façon saisissante : ce que l'on appelle la folie des marchés n'est qu'une rationalité instrumentale, une logique financière déconnectée de toute réalité et qui se prend pour sa propre fin.

Dans cette affaire, tout se mêle : espions et people, gros contrats et humanitaire, les soubresauts du couple Sarkozy et la soif de revanche du colonel Kadhafi. Retour sur une initiative diplomatique menée comme un raid nocturne
En Libye, Cécilia Sarkozy a vécu "un truc" dément. Vous vous souvenez qu'elle était allée deux fois à Tripoli, en juillet, pour la libération des infirmières bulgares ? "Je suis arrivée, je les ai prises, je suis partie. J'ai fait le plus grand casse du siècle. Kadhafi n'avait aucune intention de libérer ces filles." Elle en est sûre, elle le raconte, ou en tout cas tout le monde le répète aujourd'hui.
Cela s'est passé aux dernières minutes de la dernière nuit du dernier voyage, le 24 juillet 2007, vers 3 heures du matin. Comme un "roman", dit-elle. Les négociations patinent avec les Libyens. Cécilia se tourne vers ses gardes du corps : "Messieurs, c'est le moment de prouver que vous en avez." Nos garçons sont galvanisés : ils partent à la prison de Djoudeida, font sauter les verrous des cellules avec leurs armes de poing, sortent les infirmières et le médecin. Sauvés ! Trois biographies sur l'ex-madame Sarkozy viennent de paraître, et toutes reviennent sur "les aventures de Cécilia en Libye". Même le fidèle Claude Guéant, le plus proche collaborateur du président, reste estomaqué par son récit : "C'est évidemment absolument inexact... C'est même complètement fou."
Depuis l'été, on a tout invoqué, l'atome et le people, les ventes d'armes et l'humanitaire, les services secrets et le prime time.

Il vient tout juste d'entamer son 24e cycle, dont les spécialistes redoutent la violence. Ses éruptions pourraient provoquer pannes géantes et bugs en tout genre.

N'essayez surtout pas de vérifier vous-même à l'oeil nu, car les brûlures de vos rétines seraient terribles. Mais c'est aujourd'hui une certitude : l'apparition depuis le 4 janvier, en haut à gauche du disque solaire, d'une toute petite tache caractéristique bien connue des astronomes, signale l'entrée du Soleil dans son "Cycle 24". Ce top départ, les spécialistes le guettaient depuis près de deux ans et commençaient même à s'inquiéter de son retard. L'événement n'est d'ailleurs pas forcément bienvenu, car il implique, jusqu'aux alentours de 2010, de très fortes éruptions de plasma radioactif qui pourraient affecter la Terre. Avec, partout, des puces électroniques, sujettes à de fâcheux courts-circuits au contact du moindre proton éjecté par les vents solaires, notre civilisation est devenue fragile. On peut par exemple redouter des pannes gigantesques des réseaux électriques ou de téléphonie mobile. Des detraquages du système GPS. Des bugs à foison dans les ordinateurs... ou les iPod. "Les militaires sont très inquiets, dit un physicien qui souhaite garder l'anonymat, car les particules solaires sont susceptibles de perturber leurs satellites, et surtout de dévier les trajectoires des missiles."
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Le plus extravagant des comédiens français triomphe depuis cinquante ans au théâtre et au cinéma avec deux armes : le baroque et le silence.
Dans l'entrée de l'appartement, il montre deux gravures signées Gatier, neveu de Corot, représentant sa mère, de trois quart, dans une loge. Un salut à sa famille et un hommage au théâtre qui l'a fait roi. Le public associe souvent Jean-Pierre Marielle à des films où il promène son double mètre, son rire tonitruant et son personnage déjanté. Mais le plus insolite, le plus subversif de nos acteurs se range, lui, dans la catégorie des batteurs d'estrade, des drogués de la scène, ces lieux de mémoire et d'émotion comme l'Atelier où il lisait ces jours-ci une "Correspondance de Groucho Marx" loufoque et décalée. A son image.
"Je suis entré dans ce métier par hasard. A Dijon, mon professeur m'a dissuadé défaire une khâgne - trop difficile - et, croyant voir en moi des talents d'acteur, m'a conseillé de tenter ma chance au Conservatoire. Tout s'est fait un peu malgré moi. Quand j'ai eu un prix, mon père m'a dit : c'est un métier d'une facilité incroyable." Vérité, légende ? Marielle adore la dérision, cultive le contre-pied.
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